Nos centres sont toujours fermés depuis l’entrée du pays en confinement le 16 mars. Samedi 11 avril, nous avons fait distribuer des sacs de vivres de base et des produits d’entretien de première nécessité aux 58 familles des enfants de nos centres,
Cette opération a été décidée avec Rosario après qu’on ait appris par la presse péruvienne, que les aides mises en place par le gouvernement ne parvenaient toujours pas dans les zones les plus pauvres.
Le 3 avril, un article de La Libertad sur la situation des familles d’Alto Trujillo nous a particulièrement mis en émoi. Sur une maison un panneau avait été affiché, avec écrit en gros « S’IL VOUS PLAIT AIDEZ-NOUS, NOUS N’AVONS RIEN A MANGER« .
Rosario a commencé par téléphoner aux mères des deux centres dont elle avait le numéro de téléphone. Toutes lui ont confirmé qu’à ce jour elles n’ont rien reçu et qu’elles manquent de tout.
Aussi elle a organisé en urgence et à distance avec Eugenia la préparation de sacs de vivres pour les 58 familles de nos centres, qui comprenaient : riz, pâtes, lait, thon, sucre, huile, avoine, semoule, en rajoutant à part les produits indispensables en période d’épidémie : papier hygiénique, savon et eau de javel, soit en tout environ 15 kg par famille.
Eugenia a fait les achats et préparé les sacs avec l’aide de Julio. Le transport des sacs destinés à Alto Trujillo, et la distribution aux familles des deux centres n’ont pu être faits que le samedi, car les journées de jeudi et vendredi avaient été décrétées en confinement total, personne n’avait le droit de sortir.
Le samedi matin, David a assuré le transport dans sa voiture jusqu’au centre d’Alto Trujillo, en partant dès la levée du couvre feu (5 heures du matin) et en revenant à El Porvenir avant l’arrivée de la police qui veille à faire respecter le confinement. Car il n’y a pas de dérogation pour apporter de l’aide aux plus démunis.
Dans les deux centres, la distribution a commencé dès 8 heures. A Alto Trujillo, les 22 familles avaient pu être prévenues, et les mères sont arrivées très tôt, ainsi que deux pères, accueillis dans le centre par Maria et Gloria. Après avoir signé le reçu, tous sont repartis heureux et reconnaissants, chargés de leur sac de vivres et des produits d’entretien.
A El Porvenir, ce fut le même scénario, mais toutes les familles n’avaient pu être prévenues. Alors chaque mère qui s’est présentée a été chargée de prévenir les familles proches de chez elles. Ainsi la distribution se poursuivra toute la semaine.
Nos responsables sur place ont tout géré, elles ont eu droit, elles aussi, aux vivres et aux produits d’entretien. Elles ont pris des photos de la distribution, qu’elles ont envoyées au fur et à mesure à Rosario, qui, à son tour, nous les a envoyées via WhatsApp, chaque maillon de la chaîne restant confiné bien sûr… Au final une opération réussie !
Rosario nous a écrit sa joie de savoir que le nécessaire est arrivé dans chaque maison de ses enfants :
« Tous nous sommes heureux, moi tout particulièrement car ainsi les mères et les enfants de nos centres pourront résister, c’est une grande aide. Pour moi, c’est très gratifiant de pouvoir aider, et je pense que sans vous je n’aurais rien pu faire. »
Le confinement au Pérou a été de nouveau prolongé de 15 jours, jusqu’au 26 avril. Si les vivres que la municipalité d’El Porvenir est chargée de distribuer, ne parviennent pas rapidement dans les zones de nos centres, nous prévoyons de faire une deuxième distribution pour nos familles.
L’épidémie progresse au Pérou, mais un ralentissement est constaté depuis une semaine, a dit le président Martin Vizcarra lundi (13 avril). A ce jour on compte 9784 cas de personnes testées positives au coronavirus, 900 sont hospitalisées, 143 sont en soins intensifs et on compte 216 morts. Dans la région de Trujillo (La Libertad), un nouvel hôpital sera ouvert prochainement pour accueillir des malades du Covid-19, et une fosse commune de 500 places a été creusée pour les morts à venir, en espérant bien sûr en avoir le moins possible !
Les péruviens dans leur majorité portent un masque dans la rue. Il y a toujours de grandes files d’attente pour les banques et les super-marchés, mais à présent les mesures barrière sont mieux respectées. C’est plus difficile dans les marchés, lieux de promiscuité, qui restent essentiels pour l’approvisionnement des péruviens.