Le 16 mars, alors que les mesures de confinement sont mises en place en France, Rosario nous écrit « je suis en train de fermer les centres car le gouvernement a déclaré l’état d’urgence. Tous les déplacements sont restreints, avec des sanctions pour les personnes contrevenantes.
Là je suis à Alto Trujillo, et pour le petit-déjeuner j’étais à El Porvenir. Nous avons encore ouvert les centres aujourd’hui lundi pour servir aux enfants leurs deux derniers repas et surtout pour leur faire toutes les recommandations concernant le confinement qu’ils devront respecter dans leur famille, C’est pour cela que je voulais leur parler. »
Dimanche 15 mars en effet, un état d’urgence a été mis en place à partir du lundi 16 dans le pays, afin de limiter la propagation du coronavirus Covid-19 qui est présent dans le pays, comme dans la plupart des pays d’Amérique.
« La mesure, qui va durer au moins 15 jours, se traduit par une isolation sociale obligatoire de notre population », a communiqué le président péruvien Martin Vizcarra qui s’exprimait dimanche soir dans une allocution télévisée. « Durant cet état d’urgence, les droits garantis constitutionnellement vont être réduits ».
Il a spécifié que les Péruviens ne seraient autorisés à quitter leurs maisons que pour avoir accès aux services essentiels. « Durant cet état d’urgence les frontières seront complètement fermées », a-t-il ajouté, spécifiant que l’interdiction ne concernait que les individus mais pas les biens.
Le président péruvien a aussi indiqué que son pays avait enregistré 71 cas de coronavirus.
Le 17 mars, Rosario constate qu’à Trujillo « tout est fermé, on ne voit plus personne dans les rues, les médias disent que la police et les forces armées patrouillent dans la ville, tout est paralysé. Seuls les personnels de santé, des pharmacies, et des banques peuvent circuler pour aller à leur travail, personne d’autre ne peut le faire, sauf de prendre le risque d’être arrêté et sanctionné. »
« Le nombre de contaminations a augmenté (117 cas ce matin), c’est pourquoi le gouvernement est en train de voir comment nous obliger tous à rester en quarantaine, car selon les journaux, certains continuent à voyager sans respecter le confinement à domicile. Beaucoup n’ont pas conscience de la gravité de ce qui se passe. »
Dès que l’état d’urgence a été annoncé, les commerçants ont commencé à augmenter les prix alimentaires, alors qu’aucune restriction de production et d’acheminement de la nourriture n’était imposée.
Le journal La Industria en fait état dans son édition du 17 mars : « sur tous les marchés de Trujillo, les prix ont augmenté. Le pire, dit une cliente, est que les vendeurs ont commencé à cacher leur marchandise, pour provoquer la pénurie et ils disent qu’ils n’en ont pas, alors que c’est faux. Mais les clients y sont aussi pour quelque chose, dit la responsable d’un marché, car ils se précipitent pour acheter comme si on allait manquer, alors que ce n’est pas le cas. Ces hausses affectent des centaines de famille » conclut l’article.
Espérons que ce confinement vienne rapidement à bout de l’épidémie, car les parents des enfants de nos centres ne peuvent plus aller travailler et donc ne sont plus payés (en général, la paye est chaque fin de semaine), alors qu’ils ont leurs enfants à nourrir.