Témoignage de Loïc :
« C’était un lundi, le 21 juillet 2014. Depuis le car qui nous transportait vers Alto Trujillo, nous voyions du sable partout, un quartier très pauvre, nous étions un peu mal à l’aise. Puis nous sommes arrivés au centre nutritionnel, petit local bien décoré.
Nous discutions avec Rosario lorsque les enfants entrèrent un par un pour prendre leur déjeuner, et nous nous sommes installés à côté d’eux. Moi, j’étais à une table près de la porte, avec deux enfants, une fille et un garçon. Ils étaient assez timides, et moi aussi. Mais une fois cette timidité envolée, ça riait, parlait, embrassait de partout. À ce moment-là, plus personne ne pensait au lieu dans lequel on était, au pourquoi de notre présence et de celle des enfants. On faisait connaissance dans la bonne humeur, tout simplement. Il me semble que personne n’a échappé à cette vague, à cet élan de bonheur simple, partagé entre tous.
Avec Delphine et Anaïs, je me mis à tartiner de confiture de fraise les crêpes que l’on avait apportées. C’était leur dessert, en plus d’une banane.
Peu après, j’ai vécu une scène que je raconte à tous ceux avec lesquels je partage notre aventure : un enfant était dehors, il ne pouvait pas bénéficier du repas car il n’était pas inscrit au centre, faute de place. Il attendait son copain qui était en train de manger. Ce dernier se dépêcha, il prit sa banane et sa crêpe puis sortit. Plus loin, il donna sa crêpe à son copain. Cela m’a beaucoup touché. Je crois qu’on ne se rend pas compte, chez nous, en France, à quel point on a de la chance.
Le lendemain, nous avons visité le deuxième centre, celui d’El Porvenir : c’était le même schéma que la veille, au début, il y avait beaucoup de timidité puis cela s’est terminé en chants de la part des enfants et de notre part.
Ces deux jours avec Rosario furent, pour moi, les plus intenses, ceux dont je me souviendrai toujours. Je remercie Rosario pour sa gentillesse, son travail pour les enfants et son accueil.
Au retour à Paris, durant les premiers jours, j’avais encore plein d’images de la pauvreté du quartier d’Alto Trujillo en contraste avec le bonheur que les enfants nous avaient apporté. Je me disais qu’il fallait faire quelque chose, au minimum faire prendre conscience aux autres de ce qui existe ailleurs, pour que les gens se sourient dans le métro. Mais au bout de deux semaines, je ne me posais plus de question, j’étais redevenu un parisien « normal ». Après en avoir pris conscience, je me suis dit que c’était une raison de plus pour garder contact avec Rosario et Quebracho, que je ne voulais pas être un parisien « normal ». C’est pourquoi j’essaye de m’engager auprès de Quebracho. »
Témoignage de Romain :
« La rencontre avec Rosario m’a permis de voir l’incroyable solidarité dont fait preuve cette dame. Ce sont des choses qui se doivent d’être vues par tous au moins une fois dans sa vie, en prendre exemple et bien sûr le plus important est d’y participer.
C’est pourquoi cela m’a fait plaisir de partager ces moments avec les enfants de Quebracho… J’ai pu voir que malgré les conditions de confort non optimales, il a été possible de partager énormément avec eux.
Je comprends maintenant un peu plus pourquoi Rosario et tous les membres de l’association font ce travail. Ils ont un grand cœur et cela m’a inspiré. »
Témoignage de Stéphane :
« Cette rencontre a été pour moi, un moment très fort de notre voyage. J’ai été impressionné par la grandeur et la force d’âme de Rosario et surtout par sa générosité et sa simplicité. Son combat est un combat juste que nous nous devons de soutenir du mieux que nous pouvons.”
